LMNP – LMP : Différences entre les deux formes juridiques

La location meublée constitue globalement une option plus judicieuse qu’une location nue du point de vue du rendement. Pour ce type d’investissement, deux choix s’offrent à vous : la location meublée professionnelle et la location meublée non-professionnelle. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur la LMP et la LMNP, notamment les points essentiels qui les différencient ainsi que leurs avantages et inconvénients respectifs.

Qu’est-ce qu’une location meublée ?

Définition

La location meublée concerne la location d’un local (s’agissant dans la plupart des cas d’une habitation) qui comporte au préalable un ameublement et des équipements minimums nécessaires pour offrir un certain confort d’habitation au locataire. En d’autres termes, ce dernier n’a plus besoin de s’équiper lorsqu’il loue un local meublé.

Attention : il existe une liste de meubles à mettre impérativement à la disposition du locataire afin de respecter le statut de loueur meublé. Dans le cas de non-respect de cette condition, la location peut être considérée comme nue et le propriétaire-loueur ne bénéficie d’aucun avantage en tant que loueur meublé.

Les mobiliers mis à disposition

Voici la liste des mobiliers obligatoires pour un local meublé. Elle a été établie suivant le décret 2015-981 du 31 juillet 2015 :

  • Un lit (simple, double ou superposé, ces détails sont optionnels) muni d’une couverture ;
  • Un four à micro-onde ;
  • Une plaque de cuisson ;
  • Un réfrigérateur ;
  • Une vaisselle ;
  • Des ustensiles de cuisine ;
  • Une table ;
  • Des chaises / sièges ;
  • Des luminaires ;
  • Un matériel d’entretien ménager (balai ou aspirateur, une poubelle…) ;
  • Des étagères destinées au rangement.

À noter qu’il s’agit du strict minimum. Le loueur a la possibilité d’effectuer d’autres aménagements supplémentaires pour rendre l’habitation plus attrayante et confortable.

La LMP et la LMNP

En acquérant le statut de loueur meublé, vous aurez le choix entre deux options : le loueur meublé professionnel (LMP) ou le loueur meublé non professionnel (LMNP). Globalement, les conditions à remplir pour devenir l’un ou l’autre concernent les revenus annuels.

Dans le cas de la location meublée professionnelle, les revenus annuels tirés de celle-ci doivent s’élever à plus de 23 000 € TTC et être supérieurs à 50% des revenus professionnels du foyer fiscal. De plus, une inscription au Registre des Commerces et des Sociétés est nécessaire pour obtenir un statut LMP.

Pour pouvoir opter pour la location meublée non professionnelle, il vous suffit de ne pas remplir les conditions nécessaires pour le cas d’une LMP (en l’occurrence, justifier d’un revenu inférieur à 23 000€ et être inférieurs à 50% des revenus professionnels du foyer fiscal).

Attention, le fait d’obtenir un revenu annuel de plus de 23 000 € ne vous oblige pas à basculer vers le statut de LMP.

Il est néanmoins important de rappeler qu’un investissement minimum d’environ 400 000 € est nécessaire pour générer un revenu annuel de plus de 23 000 € (en moyenne). C’est la raison pour laquelle la location meublée professionnelle est généralement destinée à de gros investisseurs dotés de capitaux conséquents.

Quels sont les avantages d’une location meublée par rapport à une location nue ?

De prime abord, l’on est surtout préoccupé par le fait qu’être propriétaire d’un local meublé nécessite un investissement plus important par rapport à un local nu. En effet, vous devrez l’équiper pour parvenir à un certain niveau de confort. Cependant, le fait d’être loueur meublé présente de nombreux avantages non négligeables.

Le rendement de la location

Le premier point à mettre en évidence concerne le rendement. Généralement, vous percevrez des revenus nettement supérieurs, de l’ordre de 15 % à 25 % plus élevés que dans le cas d’une location nue.

Bien que vous soyez amené à engager des dépenses en plus comme l’entretien et l’équipement des mobiliers, force est de souligner que tous les coûts imputables à ces dépenses sont déduits du bénéfice imposable.

La flexibilité de la durée du bail

Contrairement à la location nue, le contrat de bail est souple. Si, dans le premier cas, la durée minimale est de 36 mois (3 ans), le bail de la location meublée peut être très court, allant même jusqu’à une journée (location courte durée).

Cette flexibilité est plus avantageuse du fait que le propriétaire possède un meilleur pouvoir de jugement sur son locataire avant de lui proposer un contrat à long terme. Par exemple, si ce dernier casse souvent les meubles ou se comporte mal envers le voisinage, le propriétaire peut décider de ne pas renouveler le bail à expiration, plutôt que d’attendre 3 ou 5 ans.

Bail Habitation
  Logement vide Logement meublé
Durée du bail 3 ans minimum 1 an minimum (9 mois si étudiant)
Dépôt de garantie 1 mois maximum 2 mois maximum
Préavis du bailleur 6 mois minimum 3 mois minimum

Un régime fiscal plus avantageux

Si les revenus générés par la location nue sont catégorisés comme des revenus fonciers, ceux de la location meublée se classent comme bénéfices industriels et commerciaux (BIC).

Être sous le régime du BIC offre la possibilité de déduire tous les coûts afférents à la location meublée du total imposable, comme les charges de propriété et de copropriété, les intérêts des emprunts ainsi que les charges d’entretien et de réparation.

D’un autre côté, il vous est possible d’amortir le bien hors terrain et le mobilier (jusqu’à environ 80 % de la valeur d’acquisition). Le plus gros avantage réside dans le fait que l’amortissement peut s’étaler entre 30 et 50 ans, ce qui vous permet de vous constituer un véritable patrimoine en franchise d’impôt.

Quelles sont les principales différences entre une location meublée professionnelle et une location meublée non professionnelle ?

Il existe d’assez grandes différences entre une LMP et une LMNP, surtout du point de vue de la fiscalité. Voici les points à retenir.

Les déficits fonciers

Dans le cas d’un loueur meublé non professionnel, les déficits fonciers peuvent uniquement être imputés sur les revenus de même nature, notamment des bénéfices industriels et commerciaux non professionnels de l’année de l’exercice. Toutefois, si ces revenus ne recouvrent pas les déficits, l’imputation peut s’étaler sur les 10 années d’exercice à venir.

Quant au loueur meublé professionnel, les déficits sont imputables sur la globalité des revenus et sans limitation dans le temps.

Les plus-values de cessions

Si le propriétaire procède à la cession des biens meublés, la fiscalisation des plus-values se fait comme suit :

  • S’il s’agit d’un loueur meublé non professionnel, la cession concerne des biens particuliers. Les plus-values bénéficient d’une exonération totale d’impôts sur le revenu au bout de 22 ans de détention du bien et de prélèvements sociaux au bout de 30 ans.
  • Le cas d’un loueur meublé professionnel est plus complexe. D’abord, la cession concerne une plus-value professionnelle. Vous privilégiez d’une exonération totale sur les plus-values dans le cas où l’exercice a débuté depuis au moins 5 années et avec une recette inférieure à 90000€.

Si le chiffre d’affaires est supérieur à 90 000 € et inférieure à 126 000 €, l’exonération n’est que partielle, tout en tenant compte de la durée minimale d’exercice qui est de 5 ans.

Le calcul des revenus se fait en se basant sur la moyenne des deux derniers exercices clos avant l’année de la cession du bien.

L’impôt sur la fortune immobilière (IFI)

En ce qui concerne la location meublée professionnelle, vous êtes exonéré de l’impôt sur la fortune immobilière pour les biens concernés. Ces derniers sont considérés comme étant liés à une activité professionnelle et donc utilisés à des fins d’exploitation, comme les biens industriels, commerciaux, agricoles ou autres.

Dans le cas d’une location meublée non professionnelle, les biens sont, par contre, imposables. Ils n’entrent pas dans le cadre professionnel et l’IFI s’applique.

Les cotisations pour les charges sociales

Le loueur meublé professionnel est soumis à la cotisation aux charges sociales. S’il privilégie d’une couverture maladie et autres avantages sociaux, les frais à payer sont néanmoins assez élevés. La taxation s’élève jusqu’à 45 %. Le calcul est fait sur le résultat fiscal.

Le loueur meublé non professionnel, quant à lui, n’est pas soumis à ces cotisations si le chiffre d’affaires ne dépasse pas 23 000€, ce qui allège ses dépenses.

L’amortissement et les réductions d’impôt

L’amortissement concerne la LMP et la LMNP. Pouvoir amortir les locaux et le mobilier permet en grande partie de réduire le bénéfice imposable et de diminuer l’impôt à payer.

Inconvénients relatifs aux statuts de LMP et LMNP

Afin de synthétiser et bien appuyer les différences entre les deux statuts, voici un résumé des inconvénients de chacun.

Location meublée Professionnelle

Puisqu’il s’agit d’une activité professionnelle, le statut de LMP entraine des formalités comptables et fiscales complexes parfois difficiles à gérer.

Ensuite, la rentabilité peut être très vite compromise à cause des contributions économiques et charges sociales territoriales. De plus, il sera difficile d’atteindre le plancher des 23 000 € dans le cas où le local ne trouve pas de locataires pendant un certain temps.

Enfin, la location meublée professionnelle n’est possible que pour des ressources financières assez élevées. Il n’est donc pas permis à tout le monde d’investir en tant que loueur meublé professionnel.

Location meublée non professionnelle

À partir de 32 900 €, le régime d’imposition frais réels est systématiquement appliqué aux revenus. Une fois que vous avez basculé pour ce type d’imposition, vous ne pouvez pas migrer vers d’autres régimes pendant 2 ans.

Puis, il est important de bien tenir une comptabilité qui respecte les démarches et les normes comptables. Étape qui peut s’avérer assez ardue pour ceux qui ne pratiquent pas ce domaine, la plupart des propriétaires font alors appel au service de professionnels pour éviter les éventuelles erreurs dans la tenue des chiffres. Ce qui implique des frais supplémentaires.

Enfin, afin de bénéficier de la récupération de la TVA, certaines conditions concernant le logement doivent être respectées, notamment l’accueil des clients, le service de nettoyage du local ou le service du petit déjeuner. Le régime d’imposition doit, par ailleurs, se faire sur la base des frais réels.

Au final : LMP ou LMNP ?

La LMP et la LMNP s’avèrent toutes avantageuses par rapport à la location nue. En ce qui concerne le choix entre les deux, il se fait en fonction des deux conditions citées auparavant.

Cependant, il est plus judicieux de toujours anticiper l’avenir dans ce genre d’investissement en établissant à l’avance votre business plan sur 5 ans d’exploitation. Vous y dressez les revenus, les résultats ainsi que les éventuels changements de tarifs à prévoir. Vous aurez très vite un aperçu de votre situation sur cette période.

Dans tous les cas, il est vivement conseillé de consulter des professionnels dans le domaine fiscal et de la gestion pour vous accompagner dans votre projet. Ils vous aideront ainsi à faire les bons choix durant vos premiers pas.

Aides à la création d’entreprise

L’aspect financier constitue certainement l’épine dorsale d’un projet de création d’entreprise. On lui prête un caractère compliqué, notamment à l’entame du projet. On fait allusion aux recherches de financement de l’activité ou de local de travail, mais aussi aux impôts et charges. En France, les aspirants à un tel projet se voient proposer un large choix de dispositifs d’accompagnement, d’aides financières et de subventions. Parmi eux figurent les aides à la création d’entreprise de Pôle Emploi. A noter qu’il est possible de souscrire plus d’un dispositif d’accompagnement. Quelques conditions sont néanmoins à remplir. Pour y voir plus clair, voici la liste des principales aides à la création d’entreprise.

  • L’ACRE

En plus d’un allègement d’impôts, l’ACRE permet de bénéficier d’exonérations sociales. Il est destiné exclusivement aux personnes justifiant de revenus d’activité entrant dans le PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale). En 2019, il est fixé à 40 524 euros. L’exonération est totale pour les revenus inférieurs à 75 % du PASS (30 393 euros). Elle est dégressive pour les revenus situés entre les deux références.

Les exonérations concernent les cotisations patronales, ainsi que les cotisations salariales (pour les assimilés salariés) relatives à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès, aux prestations familiales, ainsi qu’à l’assurance vieillesse de base. En revanche, le bénéficiaire s’acquittera des cotisations correspondant à la CSG-CRDS, à la retraite complémentaire, au Fnal, à la formation professionnelle continue et au versement transport, ainsi qu’au risque d’accident du travail.

Ainsi, l’ACRE est un dispositif de référence en matière d’aide à la création d’entreprise pour chômeurs. Auparavant, sous l’acronyme ACCRE, il était destiné exclusivement aux jeunes de 18 à 25 ans et aux demandeurs d’emploi. Sur la première année d’activité, les bénéficiaires étaient alors exonérés d’une partie de leurs charges sociales. La réforme de 2019 a quant à elle mis l’ACRE à disposition de presque tous les créateurs d’entreprise. Des modifications importantes ont été apportées aux conditions et aux démarches de souscription.

Pour plus d’information sur l’ACRE : https://www.urssaf.fr/portail/home/independant/je-beneficie-dexonerations/accre.html

  • L’ARE

L’ARE est une des aides à la création d’entreprise pour les chômeurs et les demandeurs d’emploi se lançant dans l’aventure entrepreneuriale. Il peut aussi prendre la forme d’une allocation de retour à l’emploi pour simplifier la tâche aux chômeurs et aux créateurs d’entreprise. A noter, ceux privés de leur ARE peuvent maintenir le RSA (Revenu de Solidarité Active) au moment de la création de l’entreprise.

Pour les bénéficiaires de l’ARE, les allocations de Pôle Emploi peuvent être maintenues, notamment pour les dirigeants d’entreprise percevant une faible rémunération. Si leur projet ne leur rapporte rien, ils ont droit à l’intégralité de leurs allocations jusqu’à épuisement de leurs droits. A noter qu’on doit choisir entre l’ARE et l’ARCE (aide à la reprise ou à la création d’entreprise) : les deux aides ne sont pas cumulables.

Pour plus d’information sur l’ARE : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F14860

  • L’ARCE

Dispositif proposé par Pôle Emploi, l’ARCE est une aide à la reprise ou à la création d’entreprise. Il permet de bénéficier d’un pourcentage des allocations chômage restantes, lors de la création d’entreprise. Dans la pratique, Pôle Emploi verse 45 % des allocations restantes, en deux fois. Un coup de pouce offrant la possibilité de se constituer un capital suffisant pour investir dans le projet.

Pour bénéficier de l’ARCE, il faut avant tout être bénéficiaire de l’ACRE. D’autres conditions sont aussi à remplir. Parmi elles, on note le statut de licencié avec des justificatifs quant aux démarches de création ou de reprise d’entreprise durant la période de préavis ou de congé de reclassement ou de mobilité. Néanmoins, la création ou la reprise d’une entreprise avant la fin du contrat de travail ne donne pas droit à l’ARCE. En revanche, il n’est plus nécessaire de déposer une demande. L’aspirant devra attendre plus de précisions pour savoir si son éligibilité à l’ACRE demeure une condition pour accéder à l’ARCE.

Pour plus d’information sur l’ARCE : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F15252

  • Le NACRE

Le NACRE est un des dispositifs récents et destinés à accompagner la création ou la reprise d’entreprise. Il est dispensé par un organisme d’accompagnement accrédité par l’Etat, à l’instar d’une CCI ou d’un expert-comptable. Il se déploie en trois fois : lors du montage du projet, lors du financement (sous forme de prêt à taux zéro), ainsi que lors de l’accompagnement au développement de l’entreprise. Le NACRE est accessible durant les 3 ans suivant la création.

Pour plus d’information sur le NACRE : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F20016

  • Des aides réservées aux femmes

Les femmes désireuses de créer leur entreprise peuvent également bénéficier d’aides spécifiques. Ces dernières peuvent être financières, sous forme de prêts à des conditions favorables. Elles peuvent également se matérialiser en un accompagnement ou en garanties permettant d’optimiser le financement. En outre, ces aides réservées à la gent féminine visent également à réduire les inégalités hommes- femmes.

Pour en savoir plus : https://www.economie.gouv.fr/entreprises/femmes-entrepreneures-aides

  • Le Fisac

Le Fisac (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) est une aide, dont le montant des aides dépend du type de projet. Il peut être dispensé sous forme de subventions. Il s’adresse particulièrement aux commerçants, aux artisans et aux prestataires de services (sédentaires ou ambulants) désireux de créer, maintenir, moderniser, adapter ou transmettre une entreprise de proximité. Il permet également de financer des travaux de mise aux normes des ERP (Établissements recevant du public), de conforter le commerce (sédentaire et non sédentaire), aussi bien en milieu rural que dans les zones de montagne, dans les halles et marchés, ou encore dans les quartiers priorisés par la Mairie. Une sélection de dossiers de demande de subvention doit néanmoins avoir lieu, à la suite d’appels à projets.

En revanche, le Fisac n’est pas accessible aux fonds des pharmacies, ni aux professions libérales, aux activités relatives au tourisme, aux commerces alimentaires au-delà des 400 m², ou encore aux actions déjà bénéficiaires d’une aide dispensée par l’État.

Le Fisac peut aussi financer une opération individuelle en milieu rural. On parle d’un projet concernant l’implantation ou la modernisation d’une entreprise de proximité. Celle-ci doit néanmoins remplir deux conditions, à savoir un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros (hors taxes), ainsi qu’une implantation dans les centres-bourgs des communes comptant au maximum 3 000 habitants. Par ailleurs, le projet individuel doit répondre à des besoins spécifiques. Sa viabilité sur le plan économique est aussi de mise. Un critère qui doit se référer aux marchés réels. Mais encore, le projet doit rester transparent, en termes de concurrence entre commerçants.

Toujours en termes d’opération individuelle en milieu rural, il est question de dépenses d’investissement visant à créer, à reprendre ou à moderniser une entreprise de proximité. Elles concernent donc l’aménagement des locaux, l’achat d’équipements de protection contre les effractions, la rénovation extérieure pour une accessibilité optimale, ainsi que l’achat ou l’entretien d’équipements professionnels (notamment les véhicules de tournées).

Le maître d’ouvrage est soit public, soit privé. Dans le premier cas, l’entreprise doit acquérir ou construire des locaux à mettre en location pour une période de 10 ans au minimum. Il lui incombe également d’aménager les abords immédiats du local en vue d’un accès facile.

Dans le cas d’une opération collective, un ensemble d’entreprises sera impliqué. Elles doivent aussi remplir quelques conditions : être implantées dans un même secteur géographique et avoir un chiffre d’affaires n’excédant pas 1 million d’euros hors taxes. De même, il s’agit surtout d’entreprises confrontées à une situation économique peu évidente, ou sujettes à des difficultés relatives à l’évolution démographique.

Un groupement de collectivités territoriales ou une collectivité se chargera des projets. Il peut aussi s’agir d’une chambre de commerce ou des métiers, d’un de leurs établissements publics, ou encore d’une entreprise d’économie mixte dont les capitaux sont majoritairement publics. Le projet se fera soit en milieu urbain, soit en milieu rural. Il est destiné à entretenir ou à améliorer le tissu des entreprises de services, des entreprises commerciales, ou encore des entreprises artisanales dans les pays. Sont également concernés les groupements de communes rurales, les centres-villes, ainsi que les quartiers des communes présentant une population de 3 000 habitants et plus. Cette dernière condition concerne surtout les communes de 10 000 à 150 000 habitants.

Le projet collectif implique un système de financement portant sur les dépenses d’investissement, les dépenses de fonctionnement, ainsi que des aides directes (aménagements pour faciliter l’accès aux personnes handicapées, rénovation des vitrines…).

Le dossier de demande de subvention au Fisac est constitué de trois éléments, à savoir les éléments sur le projet (objectifs, méthode et impact), le coût prévisionnel de l’opération, ainsi que le plan de financement.

Le porteur de projet (artisan ou commerçant) enverra son dossier de candidature en 2 exemplaires à la Direccte. Cette dernière fera un accusé de réception, faisant office d’autorisation pour commencer les travaux. Le projet financé doit être exécuté dans les 36 mois à compter de l’octroi de la subvention. A la fin du projet, le bénéficiaire dispose d’un délai de 6 mois pour fournir des justificatifs sur l’utilisation de la subvention. Une évaluation de la réalisation du projet lui sera aussi demandée. A noter, qu’il n’est plus éligible à une nouvelle subvention pour une opération de même nature, sur le même territoire, durant une période de 2 ans.

Pour en savoir plus sur le Fisac : https://www.entreprises.gouv.fr/secteurs-professionnels/artisanat/le-fisac

  • Le Cape

Proposé par une entreprise ou une association, le Cape (Contrat d’appui au projet d’entreprise) est à distinguer d’un simple contrat de travail. Il permet de bénéficier d’un accompagnement sous forme de moyens matériels et financiers. En contrepartie, le bénéficiaire s’engage à suivre un programme de préparation à la création, ou à la reprise et à la gestion d’entreprise. A noter que le Cape reste accessible aux bénéficiaires de l’ARE (Allocation chômage d’aide au retour à l’emploi). En cas de rémunération durant le Cape, le bénéficiaire peut aussi aspirer à de nouveaux droits à l’assurance chômage.

Véritable appui du développement de l’activité d’une entreprise, le Cape assure l’étude de la faisabilité d’un projet. Il peut aussi intervenir dans la mise en œuvre de l’ensemble des conditions d’exécution. Les actes préparatoires à la création ou à la reprise d’entreprise relèvent aussi de ses compétences. De plus, le bénéficiaire sera affilié aux assurances sociales du régime général de la Sécurité Sociale, ainsi que de la couverture obligatoire au titre des accidents du travail.

Le bénéficiaire du Cape peut être une personne physique, porteuse d’un projet de création ou reprise d’entreprise. Un dirigeant associé unique d’une EURL ou d’une SASU est aussi éligible. Seuls les salariés à temps plein sont exclus de cette aide à la création d’entreprise.

Certaines formalités sont à entreprendre avant l’immatriculation. Elles concernent le répertoire des métiers, le registre du commerce et des sociétés, le registre spécial des agents commerciaux, ainsi que le registre de publicité légale. L’immatriculation de l’entreprise auprès du CFE compétent est obligatoire. De même, le porteur de projet se doit d’indiquer sur chacun de ses dossiers (notes de commande, factures, documents publicitaires…) sa qualité de bénéficiaire d’un Cape. Les mentions suivantes doivent également y figurer : la dénomination sociale, le lieu du siège social, le numéro d’identification de l’entreprise accompagnatrice, ainsi que le terme du contrat. À noter les engagements de l’entreprise accompagnatrice au profit des tiers doivent être assumés, dès lors leur implication dans le cadre du programme d’appui et de préparation.

Après l’immatriculation, le porteur de projet et l’entreprise accompagnatrice s’engagent à honorer leurs responsabilités de manière solidaire, en référence des dispositions du contrat.

Pour en savoir plus sur le Cape : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11299

Comment améliorer la trésorerie de son entreprise?

La trésorerie est le cœur de la durabilité de l’entreprise. Certains dirigeants et entrepreneurs la négligent parce qu’ils considèrent que leur activité n’est pas si importante. Ce n’est pas pourtant une raison valable de mettre la trésorerie de côté. Si vous êtes débordé par vos activités, si vous ne vous sentez pas à la hauteur de gérer les comptes, vaut mieux vous faire épauler par un professionnel. Ce dernier pourra assurer le pilotage nécessaire pour maintenir l’équilibre financier de votre structure. Si vous voulez vous mettre à la tâche, voici quelques conseils pratiques pour améliorer la gestion des comptes de votre entreprise.

Élaborer régulièrement un plan de trésorerie

Lors de la création de votre entreprise, vous avez sûrement élaboré un plan de trésorerie. Celui-ci n’est plus valable lorsque votre structure commence son activité. Alors qu’il est important d’élaborer un plan de trésorerie au moins une fois tous les mois. Ce document permet de voir l’ensemble des mouvements financiers de l’entreprise, notamment les encaissements et les décaissements. On le fait souvent sous forme de tableur pour mieux mesurer et prévoir le solde de trésorerie à la fin d’une période. Pour la réalisation de ce plan de trésorerie, il faut être réaliste. Même si vous ne rencontrez pas de difficultés financières, il faudra toutefois élaborer un plan de trésorerie.

Comme nous l’avons évoqué ci-dessus, il faut faire le plan de trésorerie sous forme de tableau. Il faudra séparer les encaissements et les décaissements pour mieux s’y retrouver. Les sommes que vous allez entrer dans le poste doivent être en TTC, car c’est le montant en TTC qui a été réellement encaissé ou décaissé. Parmi les postes de dépenses, vous pouvez aussi mettre le remboursement de TVA et les TVA à payer. Si vous comptez élaborer un plan de trésorerie prévisionnel sur l’année, les postes de dépenses se retrouveront sur les lignes et les mois sur les colonnes. Quand vous insérez les sommes, assurez-vous que celles-ci soient respectivement placées dans la colonne du mois où chacune d’entre elles sera réalisée. Par exemple, si vous avez un fournisseur à payer pour le mois de mars, ne mettez pas la somme dans le mois de février, même si vous avez passé la commande et si vous avez reçu les marchandises au mois de février.

Pour que le plan de trésorerie soit plus lisible et compréhensible, il ne faut pas oublier de faire la somme des entrées et des sorties d’argent. Sur la première ligne, on doit retrouver le solde ou le report de solde du mois précédent. Le solde de fin de période sera, bien évidemment, affiché à la fin.

Bien soigner ses clients pour avoir le paiement dans les plus brefs délais

Pour maintenir à flot votre entreprise, vous devez faire le maximum de ventes. Ces dernières constituent la principale entrée d’argent dans votre structure. Si vous réussissez à convaincre un client de commander votre produit et/ou faire appel à votre service et qu’il demande un délai pour le paiement, ne le lui refusez pas. On est tout à fait d’accord qu’il n’est pas toujours facile de réclamer un paiement à un client, mais pour ceci, il faudra bien les soigner en entretenant des relations. Ne le perdez pas de vue et restez toujours en contact avec lui pour accélérer le paiement. On ne vous demande pas ici de lui envoyer un mail de relance de paiement tous les jours. Vous pouvez, par exemple, lui demander sa satisfaction par rapport au produit ou au service.

Mais comment faire alors pour réclamer une facture impayée ? Si votre client n’est pas apparu à la date convenue pour le paiement, attendez un ou deux jours pour le recontacter. Si vous avez affaire à un particulier, essayez de connaitre la raison pour laquelle il n’arrive pas à vous payer à temps et essayez de trouver une entente. Si vous avez un client de la catégorie « entreprise », il faudra essayer d’avoir le responsable ou la personne apte à décider pour le paiement. Au cas où il vous aurait demandé un report de paiement, envoyez-lui un rappel pour le paiement le jour avant la date convenue. Le jour J, s’il ne vous donne toujours pas de réponse, prenez les mesures nécessaires. Ne tolérez plus aucun retard, car si vous acceptez une nouvelle date, il va prendre l’habitude d’avoir un retard dans ses paiements. Pour pousser le client à payer, vous pouvez également l’avertir que ces retards peuvent engendrer des pénalités. S’il n’effectue toujours pas le paiement, ne laissez pas trainer l’affaire et prenez des décisions en faisant appel à la justice, par exemple.

Si vous avez convenu avec le client une date pour le paiement, mettez dans le contrat de service ou dans le bon de commande une clause sur les paiements en avance. Afin de les inciter à payer avant la date prévue, mettez une remise dans l’ordre des 3%. Si vous ne pouvez pas vous permettre cette clause pour tous vos clients, faites-la pour les nouveaux clients ou uniquement pour les clients « bon » payeur.

Bien gérer les stocks

Les stocks ont un impact notable sur la trésorerie de l’entreprise et c’est pour cette raison qu’il est important de bien les gérer. Une mauvaise gestion de stocks peut vous conduire à un sur-stockage. Dans ce cas, si un client fait une commande importante, les produits seront certainement disponibles, mais rappelez-vous que ce n’est pas tous les jours qu’on a un gros client. Le sur-stockage va engendrer des coûts importants. Si vous gardez des produits ou des matières premières ayant besoin d’un stockage particulier, vous serez obligé de respecter des conditions de stockage. D’ailleurs, dans le cas d’un sur-stockage, on ne peut pas écarter le risque d’obsolescence. La mauvaise gestion de stocks peut aussi conduire à un sous-stockage. Ceci peut éventuellement stopper la production. La bonne gestion de stocks repose alors sur le volume et la date de commande à vos fournisseurs.

Pour que les stocks ne pèsent pas lourd sur votre trésorerie, vous pouvez opter pour une des méthodes de gestion de stocks suivantes :

  • La méthode de réapprovisionnement : pour cette méthode de gestion de stocks, l’entreprise doit commander la même quantité à la même date à chaque période. Il faudra donc se baser sur le flux de ses ventes pour déterminer la date et le volume des commandes.
  • La méthode de gestion à point de commande : cette méthode de gestion de stocks consiste à commander la même quantité à une date variable. Il ne faut pas attendre que le stock soit entièrement épuisé pour passer une commande auprès des fournisseurs. Il faudra en effet se fixer un point de commande et dès que le stock atteint ce chiffre, le réapprovisionnement doit être fait.
  • La méthode de recomplètement : si vous n’avez pas d’importantes disponibilités, la méthode de recomplètement est la meilleure stratégie pour gérer vos stocks. Celle-ci consiste à faire une commande de quantité variable à une date fixe. Il s’agit ici de fixer un summum pour ses stocks et le compléter seulement à une date fixe à chaque période.
  • La méthode de réapprovisionnement à la commande : vous pouvez également adopter cette méthode de gestion de stocks si vous n’avez pas de gros montants dans vos caisses. Vous devez vous baser sur les demandes que vous recevez. Vous contacterez donc le fournisseur à une date variable pour une quantité variable.

 

Négocier avec les fournisseurs

Si on a le nécessaire pour payer son fournisseur, pourquoi négocier ? C’est ce que certains dirigeants peuvent dire. Notez bien que votre situation financière ne sera pas toujours stable et la plupart des contrats avec les fournisseurs s’étalent sur plusieurs mois. Il est important de passer à la négociation dès le début du contrat pour s’offrir une marge de trésorerie. Cette négociation peut vous éviter toute forme de cessation de paiement dû au manque de liquidités. Ces échanges avec le fournisseur peuvent se faire par courrier électronique ou par téléphone, mais il est préférable de se rendre sur place pour un face-à-face avec le fournisseur. Si le fournisseur chez qui vous prenez un important volume d’articles se  trouve à l’autre bout du monde, privilégiez les échanges par téléphone et effectuez une confirmation par courrier.

Vous pouvez voir le fournisseur pour une négociation de délais. Essayez de trouver avec lui une entente sur la date du paiement. Si le montant à verser est trop important, vous pourrez également demander un échelonnement de paiement. Cette solution est d’ailleurs plus intéressante si le produit proposé par le fournisseur est à consommer sur une longue période. Il n’y a pas que le délai que vous pourrez négocier avec le fournisseur, mettez aussi sur la table le sujet du montant. Demandez-lui une remise. Si votre entreprise fait face à des difficultés financières, proposez un abandon partiel des dettes. Avec un peu de chances et un fournisseur qui a bon cœur, vous pouvez espérer l’avoir. Que ce soit une négociation de délais ou une négociation de montant, vous pourrez aérer votre trésorerie et assurer à votre fournisseur un paiement dans les temps convenus. 

Financer ses investissements par des emprunts

Pour assurer son développement, l’entreprise doit faire un investissement à un moment ou à un autre. Il peut s’agir d’un investissement en biens matériels ou en biens immatériels. Dans les deux cas, elle prendra une décision sur le mode de financement. Si vous avez des liquidités dans votre trésorerie, vous pourrez être tenté de financer ces investissements par des fonds propres. Ce n’est pas la meilleure solution, car ces fonds sont plus destinés à financer les besoins d’exploitation d’entreprise. Si vous engagez donc une partie de vos fonds propres dans l’investissement, vous risquerez de rencontrer des difficultés à couvrir vos charges sur une période.

L’idéal est de financer l’investissement par des emprunts : cette solution vous permettra d’améliorer votre trésorerie. Vous pouvez contacter votre banquier pour l’emprunt. Il peut vous offrir un prêt pour financer un bien mobilier, un bien immobilier ou un bien immatériel. Par ailleurs, la plupart des établissements bancaires et des institutions financières n’accordent pas un financement à 100%. Ils exigent souvent qu’une partie du financement soit assurée par l’entreprise elle-même. Il arrive aussi que la banque exige une garantie. Elle peut demander une hypothèque, un nantissement ou un gage. Si vous avez une petite structure, présentez à l’établissement bancaire la caution personnelle du dirigeant.

À la différence du prêt particulier, le banquier prendra en compte la durée d’amortissement du bien financé. Il déterminera en fonction de celui-ci la durée du prêt. Pour ce qui est du taux, vous pouvez choisir pour votre structure un emprunt avec un taux fixe ou un taux variable. À titre d’information, la plupart des entreprises optent pour un prêt à taux fixe pour éviter les mauvaises surprises avec la hausse des taux. Les établissements bancaires et les institutions financières proposent des modalités de remboursement différentes pour les entreprises. La firme n’est pas obligée de faire un versement tous les mois. Selon les conditions fixées avec la banque choisie, le remboursement peut se faire tous les trois mois, tous les 6 mois, voire même tous les ans.